Bonne Journée internationale des femmes et filles de science !
Pour célébrer cet événement, nous mettons à l’honneur quatre mathématiciennes canadiennes qui nous inspirent !
Professeure Matilde Lalín
Matilde est lauréate du Prix Krieger-Nelson 2022, qui reconnaît les contributions exemplaires à la recherche en mathématiques d’une mathématicienne. Elle a une longue liste de réussites en mathématiques.
Matilde s’intéresse à la théorie des nombres et les sujets connexes. Elle se concentre sur les fonctions L dans son travail. Elle étudie les relations entre les valeurs spéciales des fonctions L et la mesure de Mahler, une hauteur qui peut être précisée sur les polynômes, et contribue à la compréhension des énoncés généraux comme les conjectures Beilinson. Lalín est connue pour son emploi des méthodes innovatrices qui permettent la preuve des identités entre les mesures de Mahler multivariables en utilisant les régulateurs et les groupes supérieurs de Bloch. Elle s’intéresse également aux questions de distributions concernant les familles des fonctions L et leur comportement aux points centraux. Il faut noter qu’elle était impliquée (avec David et Florea) dans la preuve d’une proportion positive de non-annulation pour les fonctions L cubiques.
Matilde est actuellement professeure à l’Université de Montréal et membre du Centre de recherches mathématiques (CRM). En 2019, Matilde était élue Vice-Présidente (Québec) de la Société mathématique du Canada. Professeure Lalín fait partie du Conseil d’administration de l’institut BIRS depuis 2019 et elle est membre de cinq comités éditoriaux. Elle est, en même temps, engagée à plusieurs comités nationaux et internationaux qui visent à encourager la participation des femmes et d’autres groupes minoritaires aux mathématiques.
Professeure Stacey Smith?
Bien que le nom soit unique en soi, c’est la recherche de Stacey qui lui permet de se démarquer en tant que mathématicienne innovateur au génie créateur. En 2009, elle a co-rédigé un article où l’on décrivait un modèle mathématique d’une éclosion de zombies, article qui a suscité un vif intérêt de la presse. Sa recherche s’applique bien plus à la réalité qu’on pourrait le croire a priori. Les chercheurs devaient créer un modèle d’une éclosion infectieuse sans s’appuyer sur des modèles existants, pratique importante des travaux de préparation à une éclosion d’une nouvelle maladie ou de préparation à une épidémie. « En faisant la modélisation des zombies, nous pouvons nous renseigner sur la gestion des situations biologiques peu connues », a indiqué Stacey.
Stacey ne s’est jamais intéressée à l’arithmétique simple et dit : « je suis toujours incapable de calculer le pourboire à laisser dans un restaurant ». Bien qu’elle se soit intéressée, au début, aux mathématiques au secondaire, quand on s’est écarté dans son cours de mathématiques des calculs pour aborder les notions plus abstraites de la discipline, c’était la possibilité de se servir des mathématiques appliquées pour régler de véritables problèmes qui a suscité son intérêt. En se servant de ce que Stacey décrit comme « le langage des mathématiques », on peut transformer un problème biologique en des notions mathématiques et créer un modèle mathématique. « On peut alors analyser son modèle et en arriver à une conclusion mathématique, qu’on peut alors transformer en des notions biologiques, de dire Stacey. Cette conclusion n’aurait peut-être pas sautée aux yeux dans le cadre d’une réflexion normale, mais en convertissant le tout en des termes mathématiques, on a accès à la logique et à la rigueur ».
Son travail sur les zombies a évolué à partir de sa recherche permanente sur les maladies. Elle s’intéresse principalement dans le cadre de sa recherche à la modélisation du VIH. De concert avec son équipe de recherche de l’Université d’Ottawa, il a créé un modèle mathématique pour examiner les meilleurs moyens à prendre pour enrayer le VIH/sida dans le monde. Elle a également publié des documents de recherche sur l’importance du maintien des traitements du VIH et des résultats non voulus éventuels des vaccins contre le VIH.
Professeure Lucy Campbell
Professeure Lucy Campbell est une mathématicienne canadienne d’origines barbadienne et ghanéenne. Elle a obtenu son doctorat en Mathématiques appliquées de l’Université McGill et est actuellement professeure agrégée de mathématiques appliquées à l’Université Carleton à Ottawa. Sa recherche porte sur les équations différentielles et les analyses numériques ainsi que leurs applications en dynamiques des fluides géophysiques. Elle utilise des modèles mathématiques pour étudier les interactions entre les différents types de vagues dans l’atmosphère et leurs effets sur la météo et le climat. Lucy Campbell est aussi un membre active des communautés de la science atmosphérique et des mathématiques appliquées au Canada; elle a siégé aux conseils d’administration et a été la trésorière de la Canadian Applied and Industrial Mathematics Society et a remporté en 2019 le CAIMS Arthur Beaumont Distinguished Service Award. Elle siège aussi au conseil éditorial du Journal canadien de mathématiques et du Bulletin canadien de mathématiques.
La professeure Campbell est issue d’une famille mathématique; son père Merville O’Neale Campbell était un mathématicien barbadien dont la recherche a porté sur la théorie des groupes et qui était professeur à la University of the West Indies. Sa mère, enseignante elle-même, a reconnu et encouragé ses intérêts mathématiques dès le plus jeune âge.
Professeure Malabika Pramanik
« Malabika Pramanik fait des recherches dans l’analyse mathématique, particulièrement dans les domaines de l’analyse harmonique, la théorie géométrique de la mesure, les variables complexes et les équations différentielles aux dérivées partielles. Son travail vise à cerner des structures plus fines dans les ensembles mathématiques concernant les ensembles et les fonctions des fractales, en particulier. Un thème récurrent dans son travail est la recherche des tendances dans les objets de toute évidence aléatoires et leurs relations avec les propriétés quantifiables de ces objets, comme la régularité, le regroupement, la douceur, ou l’existence des structures de nature arithmétique et géométrique.
Malabika a obtenu son doctorat en mathématiques à l’University of California, Berkeley (2001). Elle est actuellement professeure à l’University of British Columbia où elle travaille depuis 2006. Elle s’engage activement dans la promotion de la représentation des femmes et des groupes minoritaires en STEM, dans sa capacité de directrice de Banff International Research Station (BIRS) et organisatrice des programmes ‘Two weeks in Vancouver’ et ‘Diversity in Mathematics’.»[1]